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EXPO

Les fils conducteurs de Dries Van Noten

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Le musée des Arts décoratifs, à Paris, explore les inspirations du couturier belge, franc-tireur au style marqué.
Le jardin imaginaire, peuplé de tenues florales d'autres créateurs. (Photo Luc Boegly)
publié le 14 mars 2014 à 17h06

Pour le journaliste, il existe une question redoutée, mais hélas inévitable : demander à un artiste ou un créateur quelles sont ses inspirations. En la posant, l’intervieweur s’expose aux pires poncifs et aux plus vastes généralités. En y répondant, l’interviewé risque de trivialiser son art ou, plus fâcheux encore, de faire apparaître une absence totale de réflexion. C’est donc avec une certaine méfiance qu’on aborde de prime abord l’exposition consacrée à Dries Van Noten au musée des Arts décoratifs de Paris, sous-titrée «Inspirations».

Nos doutes se dissipent au premier coup d'œil : l'exposition n'a pas vocation à caricaturer la logique du processus créatif (type «il a vu un Monet, donc il a fait une robe à fleurs»). Au contraire, elle se pose comme une balade dans le cerveau du créateur belge, pour qui la mode est «une réaction au monde tel qu'il nous entoure» et l'inspiration peut venir «d'une pensée, d'un geste, d'une fleur…» Dans la première salle, couverte du sol au plafond de noms propres indiquant l'hétérogénéité et la précision de l'entreprise («Grease», «Anna Piaggi», «Chanel N°5», «Eurythmics»…), un texte introductif précise : il ne s'agit «ni d'une photocopie ni d'un hommage», mais d'associations faites a posteriori par le designer en fouillant dans les archives des Arts décoratifs. L'inspiration a posteriori : un concept qui semble absurde, mais s'avère porteur.

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