Fin février, le Parc des expositions de Villepinte (93) avait des allures de caverne d’Ali Baba. Point de sacs d’or ou de pierres précieuses, mais une abondance de chiffons répartis en mille sept cent soixante et onze stands, au sein du salon de tissus pour l’habillement «Première Vision Pluriel», qui se tient chaque année.
Parmi les meilleures trouvailles de cette édition: la triacétate, épaisse et fluide, qui glisse entre les doigts comme de l’eau; le polyamide élasthanne, si fine et stretch qu’on croirait une seconde peau; ou encore, un improbable mélange de laine et de polyamide aussi doux que du cachemire, mais fin et imperméable comme un K-Way. Cette profusion de matières inédites est révélatrice de l’évolution du monde de la mode, où, pour moderniser une silhouette quasi immuable (chemisier, pantalon, robe, jupe…), les créateurs concentrent leurs efforts sur la matière. Pour s’y retrouver, suivez le guide au cœur de cette avalanche de textiles.
Plaques photovoltaïques & puces électroniques
Dans le haut de gamme, l'expérimentation à tendance gadget reste une exception. La pionnière en la matière s'appelle Élisabeth de Senneville. Elle travaille à son compte depuis trente-quatre ans sur des «tissus apportant du bien-être et respectueux de l'environnement». C'est-à-dire? Une veste cousue de plaques photovoltaïques capable de chauffer le corps et de recharger un smartphone, un jean enduit de céramique pour stimuler la circulation sanguine, ou un