Alors que leurs prix continuent de baisser – on trouve désormais des modèles à partir de 300 euros –, les imprimantes 3D risquent de bouleverser l’univers très codifié de la mode grâce à leur inventivité et leur simplicité d’utilisation. De plus en plus de créateurs s’émerveillent des nouvelles possibilités offertes par la machine. Une imprimante 3D permet de créer des objets qui n’auraient pas pu exister auparavant. Comme, par exemple, scanner son pied pour se fabriquer une chaussure sur-mesure. Or le sur-mesure est l’un des grands marqueurs distinctifs entre le « prêt-à-porter » et la haute couture.
Que la machine gomme purement et simplement puisqu’elle imprime des modèles de prêt-à-porter en version individualisée. De quoi brouiller les repères habituels. Mais concrètement, cela fonctionnera comment ? Faudra-t-il acheter les « licences » de modèles aux marques pour être autorisé à les fabriquer chez soi ? Les plus humanistes créeront-ils des vêtements imprimables sous licence libre –donc sans toucher de droit d’auteur dessus ? Et les faussaires ne risquent-ils pas de se multiplier ? On connaît le problème posé par l’économie du faux. Imaginons un instant de le croiser avec celui du piratage, comme pour le cinéma. Et si les vêtements et les chaussures devenaient téléchargeables illégalement comme un film ou une série ?
L’enjeu serait sans commune mesure avec les polémiques actuelles sur le piratage. Des entreprises américaines travaillent donc déjà à la mise au point de DRM