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Libération
INTERVIEW

Raf Simons a décroché l’or

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A la tête d’une des plus grandes marques du monde, le designer de Dior est un orfèvre, qui impose peu à peu sa vision d’un vestiaire moderne. Entretien exclusif autour de la création, de l’art. Et de la mode.
Raf Simons, à la veille du défilé, au siège de la maison Dior, à Paris. (Sophie Carre)
publié le 10 avril 2014 à 17h05

Une grande pièce rue François-1er, à Paris, au siège des ateliers et du studio de création de Christian Dior. C’est là, un dimanche soir de fin janvier, qu’on rencontre Raf Simons, à la veille du défilé Haute couture dans les jardins du musée Rodin. Les mannequins, allait-on constater le lendemain, évoluent au sein d’un décor de villa méditerranéenne d’inspiration années 60, et le show en a le parfum, avec ses robes aussi légères qu’une crêpe dentelle et parsemées de broderies qui, comme souvent en Haute couture, nécessitèrent des centaines d’heures de travail. Et ce dimanche soir, malgré un cocktail d’excitants consommés sans modération – Coca Zero et Marlboro Lights –, Raf Simons affiche la souplesse et l’impassibilité d’un félin, mêlant l’anglais, le français (un peu) et le flamand (avec son premier assistant Pieter, qui l’a suivi chez Dior).

L'apparition de Sidney Toledano, le directeur général, et de quelques hauts responsables de la marque ne le détourne guère de sa tâche: le passage en revue de la collection du lendemain – soit 52 silhouettes portées par les mannequins qui se présentent l'une après l'autre devant Simons et son équipe, dont les deux chefs d'ateliers: Florence pour l'atelier du flou, Monique pour l'atelier tailleur (1). C'est le moment où jamais de procéder aux dernières « corrections ». Il y en a peu. « Je travaille dans le calme », confie le designer.

Voilà deux ans, Raf Simons a décroché l'un des postes les plus enviés de la mode. Celui de res