Alors qu'à quelques kilomètres de là, Bertrand Bonello montait les marches cannoises pour son film consacré à Saint Laurent, c'est un autre show mode qui se déroulait, samedi soir, place du Palais, à Monaco, celui de Louis Vuitton. Le jour tombait, la saison des défilés croisières aussi. En un peu moins de deux semaines, trois marques françaises -Dior, Chanel (dont nous ferons le compte rendu dans le prochain magazine Next), et Vuitton, donc- ont parcouru le globe afin de présenter en grand style ce qui s'avère aujourd'hui, sur le plan commercial, la cash-machine des maisons de couture: le show «croisière» -ou «cruise», en anglais.
Chez le malletier, numéro un du luxe dans le monde, c'est la première fois que la «cruise» bénéficie d'un défilé. Pourquoi? Parce qu'un défilé permet de construire une image forte. Et que l'image fait vendre. Les marques rivalisent donc d'inventivité et de luxe. Tant de surenchères dans la fête, ça fait un peu Versailles 2014. Pour raconter son histoire, chacun se plonge d'ailleurs dans l'histoire. Vuitton à Monaco? On apprend que le lien remonte à loin, 1904, quand la maison livra pour la première fois à la famille princière un porte-habits en crocodile.
Juxtaposition des matières
Pour son deuxième défilé chez Vuitton, Nicolas Ghesquière, ex-prodige d’une mode sci-fi et rock chez Balenciaga, attire du monde. Et il a su