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Fashion week

Christophe Lemaire et Carven ou l'éloge de la normalité

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Début des collections masculines printemps-été 2015, ce mercredi, avec les deux marques françaises.
Pendant le défilé Carven à Paris, le 25 juin 2014. (Photo Patrick Kovarik/ AFP)
publié le 25 juin 2014 à 17h26

«Il n'y a pas de concept derrière cette collection. Ce sont juste des vêtements», affirme Christophe Lemaire. Le créateur français – qui dessine pour sa propre marque et pour la ligne femme d'Hermès – n'est pas du genre à s'abriter derrière des références. Une vision de la mode assez rare, à l'opposé, par exemple, de celle des Italiens Dolce & Gabbana, qui, pour illustrer le thème de la corrida lors de leur dernier défilé milanais, ont proposé des vestes de matador, des imprimés de taureaux et des costumes rouges satinés.

Sans «concept» pour la structurer, une collection doit briller pour ses qualités intrinsèques : chez Lemaire, la pureté des lignes et la sobriété des couleurs forment un ensemble cohérent et élégant. Le designer a voulu des vêtements «faciles, fonctionnels et sophistiqués» dans une gamme de couleurs restreinte : noir, bleu, beige ou blanc. Ainsi, on retrouve des vestes portées à même la peau, comme des chemises, un pyjama qui peut aussi faire office de costume, des pantalons en coton souples comme des joggings. Une simplicité qui se marie bien avec les chaussures basiques de l'époque (des mocassins épurés, des baskets en cuir blanc façon Stan Smith, des sandales en cuir noir, très chic). La poésie de Lemaire se manifeste aussi dans des détails : une veste en lin avec un double col, un excédent de tissu qui flotte au vent sur un t-shirt en popeline, ou un entrejambe un peu long, rappelant les étranges pantalons futuristes de