Depuis ses débuts en 1988, la Maison Martin Margiela a toujours chiné des accessoires, des vêtements ou des objets usagés pour alimenter ses collections haute couture. La référence au passé consistant aussi bien en la réplique d'un motif historique que dans l'utilisation d'un objet âgé de quelques décennies.
Cette saison, la griffe a d'abord réinterprété le lampas (une étoffe assemblant des fils de soie, et souvent d'or et d'argent) de style XVIIIe siècle. Si le motif floral rappelle les fastueuses toilettes de Marie-Antoinette, la forme des vêtements n'aurait sans doute pas satisfait l'Autrichienne: Maison Martin Margiela propose des robes asymétriques, qui remontent si haut sur la jambe qu'on aperçoit les sous-vêtements. Toujours dans la logique vintage, la maison belge a utilisé des pièces de monnaie: on regarde passer, avec une certaine nostalgie, une jupe transparente brodée de pièces de 20 centimes de francs.
MMM explore le thème animalier avec humour: une imposante broderie en trois dimensions en forme de homard est portée à l’épaule comme une simple pelisse. Un résultat assez saisissant où les longues pattes, pinces et antennes pendent le long du corps (la bête nécessita environ quatre-vingt dix heures de travail pour broder les fils de soie, de coton, métalliques, les cristaux et les perles de verre su