Dans l’imaginaire collectif, qu’évoque le mot «dentelle» ? Une certaine désuétude vestimentaire, de l’arsenic et le ch’Nord : rien d’outrageusement glamour, donc. Pour dépoussiérer un peu l’image de la guipure, la Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais, ouverte il y a cinq ans, propose des expositions temporaires susceptibles de lui donner un coup de jeune.
Après avoir exploré le travail conceptuel et quasi scientifique de la jeune Néerlandaise Iris Van Herpen, le musée met en scène les créations d’On aura tout vu, maison de haute couture parisienne pas comme les autres. L ’enseigne - le nom est déjà un gage d’originalité - a été fondée en 1998 à Paris par un trio cosmopolite : Livia Stoianova et Yassen Samouilov, tous deux bulgares, et André de Sà Pessoa, portugais, décédé en 2005. La maison a d’abord développé des broderies et des accessoires pour Dior, Givenchy, Lacroix… avant de se mettre aux vêtements et à son compte, en 2002. Aujourd’hui, la dentelle fait toujours partie de son ADN, même si elle est souvent mélangée à d’autres matières.
Dans le monde rigoriste de la haute couture, qui souvent brasse trop d’argent pour se permettre d’être fantaisiste, On aura tout vu fait figure d’exception. Le tandem bulgare privilégie l’humour et la dérision, aime l’extravagance et les excès, n’a rien contre les expériences ni le mauvais goût. En même temps, sa maîtrise des techniques de l’artisanat de l’art (dentelle, mais aussi travail du bois ou du Plexiglas…) et