«Le groupe LVMH perd aujourd'hui l'un de ses amis les plus chers», a déclaré lundi 1er septembre Bernard Arnault, dans un communiqué de presse annonçant le décès d'Yves Carcelle, survenu dimanche 31 août à l'âge de 66 ans des suites d'un cancer. Relativement méconnu du grand public, l'homme a été l'une des grandes figures du conglomérat LVMH, ayant été nommé à la direction de Louis Vuitton en 1990, et pris la tête de la branche mode et maroquinerie du groupe. En 2012, il avait quitté ces fonctions pour devenir vice-président de la fondation Louis-Vuitton (qui ouvrira prochainement).
Diplômé de Polytechnique et de l’Insead, Yves Carcelle a, pendant deux décennies, fait preuve d’un certain génie commercial, accompagnant l’expansion du monogramme Vuitton, développant la marque (fondée en 1854) au succès jusque-là tranquille en géant mondial (500 boutiques à travers le monde). Ce sens du business se doublait notamment d’un regard défricheur. A l’image de son recrutement, en 1997, de Marc Jacobs, jeune New-Yorkais adepte de l’esthétique grunge, à la direction créative de Louis Vuitton, choix qui a permis de lancer le prêt-à-porter de la marque et, plus généralement, la sérialisation de la mode haut de gamme.
Passionné de voile, mais également d’art contemporain, Yves Carcelle a façonné une certaine idée du luxe actuel, poussant Vuitton à collaborer a