Jonathan Anderson, c'est la nouvelle star. Il a 30 ans, une (belle) gueule de jeune premier, la séduction et l'ambition qui vont avec. Il parle vite, beaucoup. «Je viens d'Irlande du Nord, le bavardage, c'est en nous. Ce n'est pas pour rien si on est le pays de James Joyce» , dit-il dans un de ses nombreux bons mots. Ce blondinet, aux airs du Petit Prince, est le wonder-boy de la mode. Dans ce milieu où la décontraction est un cache-business, on parle de lui toujours en bien. Il est le poulain de LVMH qui a fait coup double à l'automne 2013 : le premier groupe de luxe mondial a racheté 46% de J.W. Anderson - le «W» est pour William, son second prénom -, et l'a nommé à la tête de Loewe, vénérable marque espagnole, fondée en 1846, spécialisée dans le cuir (163 points de vente dans le monde). Fin septembre, défilait à Paris, au siège de l'Unesco, sa première collection féminine pour la griffe.
Etudiant en lettres version chic
Le jeune Midas est très occupé, a un emploi du temps de ministre. Mieux : de designer star. Il vit à Londres, vient souvent à Paris, au tout nouveau siège de Loewe, va régulièrement à Madrid (où se trouvent les ateliers), court à New York ou Tokyo. A Paris, il loge rive gauche, dans la dernière résidence d'Oscar Wilde (autre Irlandais), reconvertie en discret hôtel de luxe. C'est mieux qu'un palace impersonnel du VIIIe. En enchaînant les cigarettes, habillé en étudiant en lettres version chic, jean brut-pull en cachemire, il parle donc beaucoup et de t