La scène se passe au pied du remonte-pente d'une montagne de Gstaad, en Suisse : cinquante personnes attendent leur tour. Les dames portent des toques en fourrure bleue ou rose, on voit du gorille et du chinchilla un peu partout. Il y a là une actrice anglaise, Carey Mulligan, avec ses amis, mais également des stylistes, mannequins, avocats ou riches désœuvrés. Des fioles de vodka Grey Goose sont distribuées. Il est 10 h 30 du matin. Quelqu'un lance : «Darling, quelque part dans le monde, il doit bien être l'heure du cocktail !»
A quoi sert la haute société ? A rien, peut-être, mais cela ne l'empêche pas d'exister. Certains rêvent d'en faire partie, d'autres veulent sa destruction. Elle persiste dans son mode de vie décadent, irrite la décence comme la bonne conscience, change sans cesse de forme, de nom. Il y eut la café society, depuis longtemps oubliée. Puis la fameuse jet-set, aujourd'hui synonyme d'un film de Fabien Onteniente et de reportages diffusés sur M6, voler en jet étant devenu ringard avec l'explosion du raffinement des cabines de première des avions. Quel que soit son nom, survit toujours un groupe qui voyage partout et achète beaucoup. Peu importent les crises, cette clique s'autorégénère : c'est un petit monde.
Parrainage et cotisation annuelle
Le bien nommé site web A Small World fêtait à Gstaad son 10e anniversaire mi-décembre. Lancé en 2004, avant l'explosion mondiale de Facebook ou de Twitter, le réseau social se dédiait à une élite cosmopolite et friquée. Comm