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Rencontre

Vivienne Westwood, brit de décoffrage

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A 73 ans, la créatrice de mode anglaise co-initiatrice du look punk n’a rien perdu de son mordant ni de son irrévérence et s’affirme en activiste de la cause environnementale.
Vivienne Westwood dans son atelier, en octobre à Londres. (Photo Gautier Deblonde)
publié le 26 décembre 2014 à 13h59

J-1 mercredi 15 octobre. Les préparatifs allaient bon train, entre professionnalisme de bon aloi et aimable décontraction de part et d'autre. Quand soudain, ce mail envoyé avec une «importance haute»: «Je viens juste d'avoir Vivienne au téléphone, elle a de la température et tous les symptômes de la grippe – ce qui est tout à fait inhabituel. Elle doit ce soir participer à un débat organisé par le Guardian, devant 400 personnes, mais craint de ne pas être en mesure de faire quoi que ce soit demain, tant elle se sent mal ! […] Pouvons-nous remettre l'interview ?» Signé Laura McCuaig, responsable du service presse de Vivienne Westwood.

C'est un fait corroboré par les statistiques, l'automne est une saison propice aux refroidissements et pénibilités afférentes. Néanmoins, disons le tout net, une onde de paranoïa nous traversa soudain telle une flèche au curare. Et si malgré l'amabilité de Laura, on était en train de se faire empapaouter ? Et si Vivienne Westwood était capricieuse ? Et si cette idée de portrait qui partait d'un élan enthousiaste, tournait au cauchemar, à quelques encablures du bouclage ? Et si Amélie Nothomb avait fait jurisprudence ? La mésaventure occupe un chapitre de Pétronille (1), la dernière livraison en date de la superstarbelge : à l'invitation d'un «prestigieux magazine féminin», miss Nothomb est en 2001 partie à la rencontre de Vivienne Westwood.

Mue par les plus nobles sentiments («cette icône aussi chic que punk