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Libération

L’attraction décor

publié le 13 mars 2015 à 18h26
(mis à jour le 13 mars 2015 à 18h26)

En novlangue fashion, un défilé se dit un «show». Mais souvent, le spectacle se résume à une piste où des filles avancent. Alors, c’est avec encore plus d’enthousiasme que sont vécus les moments de grande attraction.

Ainsi de Ben Stiller, Owen Wilson, les acteurs de Zoolander 2, qui ont dévalé le podium de Valentino en reprenant les poses et l’attitude fierce de leurs personnages. Les images seront utilisées dans le film dont le tournage démarre prochainement.

Un autre minispectacle a eu lieu au défilé de la marque française Vêtements, qui se déroulait au Dépôt. Oui, au Dépôt, fameux sex-club gay du Marais. Sur deux étages, les filles marchaient à toute vitesse, frôlant les murs humides des cabines destinées à toutes sortes d’activités. La collection était très belle, croisant uniformes de gardes de sécurité, avec bandes Velcro et tissus utilitaires ou militaires, et approche conceptuelle «à la» Margiela. La marque, sous laquelle se cache un collectif, est semi-finaliste au prix LVMH pour la jeune création (bien loin des backrooms, donc). Elle a rameuté Jared Leto ou Kanye West dans l’ambiance sombre et louche du Dépôt, entre les affichettes de prévention et une foule de fêtards parisiens, canal underground.

Ambiance inverse chez H&M, qui organisait un gigantesque raout au Grand Palais avec pour point de départ un défilé. Le podium recréait une surface lunaire, sur laquelle étaient posées des navettes spatiales brinquebalantes… Le mannequin Caroline de Maigret arrivait en combi argentée, très Barbarella, et s’installait aux platines. Les fringues tendaient vers un chic très casual, directement portable - c’est le but. Deux éléments distinguent le show H&M des autres manifestations de la semaine. Un : quand ils seront en boutique, les habits seront beaucoup moins chers. Et deux : les filles souriaient de toutes leurs dents (ultra bright).

Quant à la créatrice franco-turque Yazbukey, elle organisait un délicieux cabaret au Don Camillo. Sur scène, était recréée une cérémonie rétro façon oscars remplie de danseuses à la Liza Minnelli, de Messieurs Loyal, de stars comme Rita Hayworth ou Marilyn, de magnats à cigares et d’infirmières. Ses bijoux colorés de Plexiglas, colliers ou sacs en forme de bouteille de champagne, de statuettes de cérémonie, de boîtes de médicaments, servaient d’accessoires à un joli crêpage de chignon glamour.

Autant de spectacles improvisés ou marketés qui faisaient aussi sec les délices des réseaux sociaux.