Ce sont des petits princes qui traversent avec noblesse un monde anxiogène, auquel ils tâchent d'apporter un peu de grâce, de légèreté et de vertu. Le premier a l'air grave mais porte un enthousiaste «happy earthday», avec cotillons et chapeau de fête, floqué sur son top. Ses grosses chaussures sont clairement un bricolage de récup, tout comme le décor (une installation à base de cuvettes de toilette, pneus, ventilateur). Le plastique, ce fléau environnemental, est détourné en sorte de bonnet à bigoudis, puis en foulard et en top, et ça fonctionne, le moche devient joli, délicat, aérien. Le garçon Botter est un romantique en chemises froncées, vestes brodées de grosses fleurs, costumes entourés d'un halo de miniplumes - en réalité, des petits bouts de plastique bleu. C'est l'ADN de la marque du couple néerlandais Rushemy Botter-Lisi Herrebrugh (également à l'œuvre chez Nina Ricci) qui a fait là son entrée dans le calendrier officiel parisien : la poésie urbaine d'un vestiaire dans l'air du temps (sportswear mâtiné de tayloring) mais sensible et plein de trouvailles.
Botter, de grâce
Paris, le jeudi 16 janvier 2020 : défilé Botter Homme Automne Hiver 2020-2021 (Charles Henry Bédué/Photo Charles Henry Bédué pour Libération)
publié le 19 janvier 2020 à 20h21
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