Chimiste, artiste, archéologue, historienne… De multiples qualificatifs peuvent convenir pour définir Sissel Tolaas. Née en Norvège et aujourd’hui basée à Berlin où elle a installé son laboratoire, elle explore les méandres des odeurs du globe depuis trente ans. Des odeurs parfois nauséabondes voire pestilentielles qu’elle prélève, archive sous forme liquide, puis reconstitue comme un devoir de mémoire.
Ses travaux se déploient dans des champs divers (historique, artistique et scientifique), on en a découvert un aspect via la mode. Il y a quelques semaines, une lettre de la maison Balenciaga nous est parvenue. Elle donnait quelques éléments sur la dernière collection de prêt-à-porter (hiver 2021) présentée en réalité virtuelle en décembre. La missive, artificiellement abîmée par le temps, dégageait une odeur si forte qu'elle aurait pu imbiber un immeuble entier si on l'avait laissée sur le pas de la porte. Elle a d'ailleurs transformé un de nos placards en cave humide, ce qui enchante Sissel Tolaas, à l'origine de l'odeur (elle réfute le terme de parfum).
A lire aussiParfum : le genre, appât d'odeur