Et les vacances? Abstinence. «Au départ, je déteste ça. L'aventure, oui. Ne rien faire pendant longtemps, je n'y arrive pas. ça vient peut être de l'époque. D'une psychose générale. Si on entre dans la contemplation, c'est la panique. Je suis un peu victime de ça.» Alain Bashung, dans un salon parisien, à la veille du dernier concert d'une tournée qui s'est étirée sur plus d'un an. Teint de cire, visage reposé. Lunettes noires sur la table. Un coca, des cigarettes, peu d'idées sur la suite. Décompression? Il ne rentre pas directement chez lui, à la campagne. «Je me sens plein d'une énergie bizarre. Depuis le temps, je connais ça. Ma femme aussi. Un drôle d'état. L'impression d'avoir en moi chaque spectateur. Je suis chargé comme une centrale atomique». Il emménage dans un appartement de l'Est parisien. Un repaire pour travailleur, un sas, une garçonnière. «J'aime assez ce mot.»
Il peine à poser le décor. Il s'achète des meubles. Regrette ses choix aussitôt. «Je ne supporte pas d'aller dans les magasins. Trop fastidieux. J'ai essayé de m'installer très vite, je n'ai acheté que des conneries, des trucs en imitation bois. Une fois à la maison, j'étais catastrophé. Je vais en virer la moitié.» De quoi a-t-il besoin pour se sentir à son aise? «De pas grand chose. Je n'aime pas être encombré. Pareil en tournée. Ma tête fonctionne mieux quand il y a peu d'objets autour de moi. ça ne va pas jusqu'au vide total. ça me fait un peu peur, ça. Je n'