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Libération

JAZZ.Le Festival de Nancy s'ouvre aux «musiques du monde».

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Introduction africaine à l'édition 1996.
publié le 18 octobre 1996 à 0h27

La soirée africaine du jour est exemplaire. Manu Dibango y trône en parrain, rare nom à s'être imposé, par un style hybride, plus proche du jazz que d'une quelconque tradition africaine ­ mais il semble qu'aujourd'hui on confonde «musique africaine» et «musique faite par un Africain». Le Super Rail Band de Bamako lui, fonde un style original, même si ses thèmes restent mandingues, ses orchestrations s'inspirent de la musique afro-cubaine comme tous les groupes africains 70. Sa longue histoire l'a vu flirter avec l'afro-beat, la rumba et le zouk; ce soir, il se rappellera peut-être qu'il fut fondé par un jazzman, Tidiani Koné.

Oumou Sangaré est la star de 1996, l'une des rares à avoir surnagé dans l'explosion de ces dernières années. Parce qu'elle représente une musique à la fois populaire et «roots», elle a sû s'assurer un double public: celui de la jeunesse malienne et celui des circuits «world» de l'Occident. Elle est l'exception. De toutes les stars de l'Afrique, une poignée seulement bénéficie de la production pointue, à la fois typée et aventureuse, d'une maison de disques intelligente. Elles sont pourtant des centaines, grandes voix et stars en leur pays, à avoir tenté l'aventure «world»...

Reste l'Orchestre national de Barbès, que l'on aurait pu vexer, il y a quelques années, en le classant «Afrique». Mais, là aussi, les mentalités ont évolué: pour la bande à Youcef Boukella, cette appartenance africaine est aujourd'hui une évidence, comme l'est son appartenance au raï,