Menu
Libération
Portrait

Kent, 39 ans, un artiste protéiforme.

Article réservé aux abonnés
Il remonte sur scène en solo. Les chants de peu.
publié le 26 octobre 1996 à 23h59

Un cahier Clairefontaine, des cases blanches, et l'écolier invente de nouveaux épisodes du petit Gaulois, «Astérix au pôle Nord, parce que sur le papier blanc, c'était facile». Collégien, il ne lâche jamais son crayon, dessine dans toutes les marges et passe un bac option dessin. Destin désiré: auteur de bédé. Et finalement devenu chanteur, Kent s'offre au minimum un tube par disque depuis six ans. A quoi rêvons-nous cartonne sur le récent album où Suzanne Vega, rien moins, joue les choristes. Sans compter les succès écrits pour d'autres, dont Hallyday, Fugain ou Enzo Enzo et son «Quelqu'un de bien». Foisonnant, Kent! Romancier récidiviste aux ventes honorables, et acteur plutôt à l'aise dans son quasi propre rôle au cinéma Un samedi sur la terre, de Diane Bertrand, sorti fin août. Depuis mercredi et jusqu'à ce soir il s'est installé dans la jolie salle parisienne du Trianon, puis partira en tournée.

Ça va la vie pour le garçon aux polos flous, aux rouflaquettes à peine esquissées, à la voix émaillée d'inflexions populo version Gabin dans la Belle Equipe, qui vient de se dégotter un charmant logis justement en bord de Marne. Plutôt doux, Kent, tout en retenues et en pudeurs. Rien de sûr, mais on devine des turbulences intérieures menaçant perpétuellement l'équilibre. A vrai dire, Kent-l'écrivain a tracé des self-portraits indicateurs dans ses romans, visions ultrapessimistes, à la limite du dégoût de soi, de la vie d'un type qui se regarde fonctionner avec lucidité.

Hervé, dit