Menu
Libération

WORLD. Grand raout raï ce week-end à Paris pour les 15 ans de Beur FM; entre Cheb Mami et Idir, découverte d'un groupe marocain qui chante depuis quinze ans le bidaoui, un blues du Maghreb.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 novembre 1996 à 2h11

Ces dernières années, le Zénith est devenu un lieu habitué des fêtes maghrébines. Cheb Khaled et Cheb Mami ont ouvert les premières brèches, suivis par une pléiade d'artistes qui, individuellement, à l'enseigne d'une association culturelle ou grâce à une initiative politique (surtout pour la paix en Algérie), se sont produits dans la célèbre salle du nord-est parisien. Où l'on fête ce samedi les 15 ans de Beur FM, radio aussi communautaire que le public attendu et le programme annoncé: Idir, Cheb Mami, Takfarinas et... Laâzaz.

A l'origine de Laâzaz (les Bien-aimés), on trouve deux frères de lait, Moustapha Hmima (violon) et Abderahmane Zaiti (bendir), nés dans le faubourg Hay Hassani de Casablanca, un quartier qui surplombe la mythique corniche Aîn Diab et ses night-clubs orientés vers le son d'outre-Atlantique. Moustapha et Abderahmane s'imprègnent d'abord des rythmes pratiqués le jour par les groupes de hadra (manifestations confraternelles), et la nuit par les cheikhates locales (interprètes féminines de textes libertins, inspirés du quotidien, accompagnés au violon); pour finalement se consacrer au bidaoui, un genre né de l'exode rural arabo-berbère des plaines de l'Atlantique et des montagnes de l'Atlas vers Casa, qui a eu deux maîtres dans les années 50, Bouchaïb el-Bidaoui (chant) et Maréchal Kibou (violon).

Le bidaoui (qui signifie casablancais) se décline en plusieurs styles musicaux, dont le marssaoui, aux lentes complaintes, et le chaabi, plus rythmé ­ le répertoire