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Prince retrouve l'usage de la parole

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Affranchi de Warner, Prince sort demain un triple CD intitulé «Emancipation», qu'il nous présentait mardi soir à Minneapolis.

Prince, lors d'un concert en Hollande. (Photo Clemens Rikken.Sunshine.HH-REA)
Publié le 14/11/1996 à 1h36

[Cet article a été initialement publié le 14 novembre 1996. Nous le republions à l'occasion de la mort de Prince, le 21 avril 2016]

Dans la nuit froide de Chanhassen, à quinze minutes de Minneapolis, Paisley Park, cube de béton et de verre où vit et enregistre «celui qu'on appelait Prince», se signale du fameux sigle imprononçable (en néon rouge) par lequel l'artiste demande à être appelé depuis 93, date officielle de son entrée en guerre avec la Warner, maison de disques qui le prit sous contrat en 1979. A l'époque, le montant de l'avance offerte à ce jeune inconnu, ainsi que les clauses l'autorisant à livrer un produit fini sans en référer à un directeur artistique, avaient fait date. Depuis, Warner dépassé par la productivité compulsive de l'artiste, les «inédits» s'accumulaient dans les coffres forts du musicien frustré, régulièrement piratés et livrés aux fans lors de concerts dans des clubs; au point de développer une carrière et une identité parallèles. Jusqu'à finir par dévorer ce Prince enchaîné (arborant la mention «Slave», sur son visage) n'offrant plus à Warner que des chutes de studio, se réservant le meilleur pour le jour de son affranchissement contractuel.

Enfin «libéré», Prince Roger Nelson (pour l'état civil), marié à sa muse et danseuse Mayte, père discret depuis quelques jours, n'avait plus qu'à trouver un distributeur mondial pour l'Emancipation, en trois CD produits par son propre label NPG : à savoir Capitol/EMI et ses 5000 salariés.

Ce soir, sous les nua