Finalement, en dépit de tout le tintamarre qu'elle causa à l'époque, c'est comme si l'épopée Las Vegas n'avait jamais existé. Comme si des milliers de fanatiques endoctrinés blousons de cuir «Survivant» et bracelets de force cloutés n'avaient pas envahi le Strip en novembre 1996, à la stupéfaction des obèses locaux s'enquérant à la cantonade: «Mais qui est donc ce Johnny Hallyday?»
Car l'éternelle idole des jeunes est ainsi constituée qui, semblable au Phénix mythique, renaît constamment de ses cendres, y compris lorsque, comme à Vegas justement, les cendres en question ont un goût plutôt amer.
Le CD prétendument live qu'enregistra (soit-disant) Johnny dans la Babylone du Nevada, fut en effet l'objet d'un flop commercial spectaculaire, puisque, s'il faut en croire les responsables de sa compagnie phonographique, il s'agit là de l'album qui s'est le moins bien vendu de toute sa carrière .
Johnny avait donc besoin de se refaire. Une image et une santé. Il devenait urgent de dénicher un nouveau Goldman ou un nouveau Berger qui, en leur temps, avaient, chacun à sa manière, contribué à rhabiller complètement le King franco-belge, encore paré de fanfreluches nashvilliennes et de colifichets Harley.
Quand le nom de Pascal Obispo a été avancé, un certain nombre de fans ont avoué leur perplexité. Il se murmure que Johnny lui même s'est montré relativement réservé. D'où une première rencontre surréaliste, rapportée par le nouvel engagé: «Johnny m'a pris pour un OVNI quand il m'a vu arrive