Sardou d’un bout à l’autre
Quand on s'essaye au difficile exercice du portrait d'artiste populaire, il y a deux manières de faire dans le cirage de pompes. On avait découvert une première manière avec le reportage consacré aux 2 Be 3, il y a quelques semaines de cela, dans ce même Envoyé spécial. Cette manière-là a le mérite d'être claire, autant que peut l'être un bon clip de promo, mais a cet inconvénient de ne pas être au-dessus de tout soupçon. Il faudra donc lui préférer logiquement la deuxième manière, celle employée aujourd'hui, pour brosser le portrait de ce grand artiste français qu'est Michel Sardou; oui, celui-là même qui chantait en faveur de la peine de mort ou bien qui beuglait dans le micro son désir de violer des femmes. Mais tout ça, comme le caractère de chiotte de Sardou, on nous explique que ça cache en fait une grande sensibilité. Et, à la longue, on comprend que tous les petits défauts de Michel sont en fait des qualités. Qu'il ne faut pas s'arrêter à ses manières de diva capricieuse à qui on apporte sa clope allumée à la fin du spectacle, à son côté cocardier, patriotard, car Michel est un être beaucoup plus complexe que ça. La preuve, quand il chante les malheurs du paquebot France, il se retrouve avec, à ses côtés, les ouvriers communistes des chantiers navals de Saint-Nazaire. La preuve encore, lorsque Mitterrand décore l'artiste de la Légion d'honneur, il le félicite pour sa chanson Je ne suis pas mort, je dors. Et la voix off jubile de trouver là un argument de plus pour ét