Menu
Libération
Portrait

Festival de Marciac. Emile Parisien, petite bête de sax.

Article réservé aux abonnés
A 15 ans, l'ancien élève de la classe de jazz de la ville revient demain soir en concert
publié le 13 août 1998 à 9h17

Passé le boulevard périphérique, le Lutétien moyen a mauvaise presse. Et, Montmartrois jovial, Fu Manchu de la Porte-d'Ivry ou cul-serré du VIIe, chacun a été un jour ou l'autre la cible de cette comptine horripilante, déclenchée par l'arrivée du moindre véhicule immatriculé 75 aux frontières de la France dite profonde: «Parigot, tête de veau; Parisien, tête de chien!» A Marciac, pourtant, il est un Parisien que l'on aime bien. D'autant qu'il est avant tout cadurcien. Prénom: Emile. Age: 15 ans. Vocation: musicien. Signes particuliers: s'est déjà produit, en public, en compagnie de Clark Terry, de Johnny Griffin et de Wynton Marsalis.

«Immédiatement branché». Emile Parisien joue du saxophone depuis son huitième anniversaire. Parce que son père, flûtiste amateur, s'est mis un jour en tête de se recycler à l'alto: «Il a loué un saxophone pendant une semaine. Comme je pratiquais déjà la flûte à bec et que les doigtés étaient similaires, j'ai voulu essayer à mon tour. Ça m'a immédiatement branché, alors j'ai pris des cours.»

En sixième, Emile, nourri de Paul Desmond et des Messengers, fleurons de la discothèque paternelle, s'inscrit donc à la section jazz de l'école de musique de Cahors. C'est là qu'il entend parler de la création récente d'une classe de jazz au collège de Marciac, qu'il s'empresse donc de rallier l'année suivante, au niveau de la cinquième: «Le plus difficile a été la séparation avec mes parents. Au début, je rentrais tous les week-ends. Puis, à