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Libération
Critique

Cassius plait

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Introduction à ce qui s'annonce comme un des gros coup easy-techno made in France du moment.
publié le 29 janvier 1999 à 23h22

Dans la salle principale du End, à Londres, Cassius vient de prendre les platines. Philippe Zdar s'occupe des disques, Hubert «Boombass» Blanc-Francart du sampler. Le mix commence d'une manière typiquement torturée pour déboucher, au bout d'une demi-heure sur de la house pure. Pas loin d'être déchaînée, une house moderne où l'on est obligé de reconnaître un son français, fait de ces petits riens qui le distinguent de la production étrangère. Les «trainspotters» affluent pour comprendre.

Pendant ce temps, Philippe bouge comme s'il baisait la planète. Ce côté sexe, on le retrouve dans les images presse du duo. Le magazine anglais Dazed & Confused les entoure de neuf filles toutes blanches et nues. Philippe est vu comme le beau mec de la scène house française, le type avec qui on veut passer sa vie et avoir des gosses. C'est un autre aspect de Cassius qui met le duo dans une situation de privilégiés. Une route dorée s'ouvre devant eux, un succès peut-être planétaire dû à la fusion tous azimuts de leur musique: house bien sûr, mais connotation hip-hop avec références funk et électro. En fait, Cassius est sans doute la première vraie confrontation entre house et hip-hop. Jusqu'à présent, beaucoup de productions anglaises s'étaient intéressés au legs hip-hop, mais sans vraiment marcher; précisément parce que cela venait de la house, les rappers ne s'y retrouvaient pas, par sectarisme ou par manque de curiosité. Or, cette fois, grâce à la crédibilité d'Hubert dans le rap, cette jonc