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Libération

Le CD, vestige du futur.

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La musique se dématérialise, la distribution des morceaux via l'Internet prend son essor. C'est la révolution dans l'industrie discographique.
publié le 21 mai 1999 à 1h07

Imaginez. Des milliers de commerciaux, de gestionnaires de stock, de manutentionnaires, d'employés dans les services de distribution, de vendeurs dans les grandes surface", menacés de chômage. Car avec le développement de la distribution de musique sur l'Internet, le CD audio est en voie de disparition. Après avoir réprouvé ces nouveaux procédés, les cinq majors discographiques, Universal, BMG, Sony, EMI et Warner (soit 80% de la production musicale de la planète) se sont résolues à vendre de la musique dématérialisée, via le Web. Un tournant dans l'histoire discographique, un tremblement dans les fondements de l'industrie musicale. «En moins de quatre mois, l'industrie musicale est passée de pleurnichements sur le piratage des droits d'auteur avec le MP3 (lire ci-contre) à des investissements massifs dans la recherche et les essais», soulignait récemment Mark Hardie, du bureau d'études Consultants Forrester Research, basé à Cambridge (Massachusetts).

Les maisons de disques n'avaient pas le choix. Soit elles continuaient à voir leur pactole de 12 milliards de dollars (66 milliards de francs environ) rogné par la distribution en ligne de titres musicaux, soit elles passaient à l'offensive, même si, à moyen terme, il faudra licencier des employés et faire une croix sur une partie des stocks de disques compacts. En décembre dernier, réunis par l'association des maisons de disques américaines (RIAA) et par la fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), «les pa