Menu
Libération
Interview

Legrand orchestre

Article réservé aux abonnés
Le musicien français le plus connu du monde revient au jazz et au big band.
publié le 21 septembre 1999 à 0h47

Pianiste, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, chanteur, Michel Legrand, né à Paris le 24 février 1932, est probablement le musicien français le plus universellement connu. Le plus joué aussi, de Moscou à Sydney, de Rawalpindi à L.A., tant ce boulimique de la partition aime à s'exprimer dans les disciplines les plus variées: classique, chanson, BOF, etc.

S'il est un domaine, pourtant, dans lequel «Big Mike» (comme l'avait surnommé Jean Cocteau) aime particulièrement à briller, c'est bien le jazz, genre qui lui doit quelques plages inoubliables gravées en compagnie des plus grands, de Miles à Coltrane, de Bud Shank à Phil Woods, de Sarah Vaughan à Gerry Mulligan. Bien qu'il s'affiche régulièrement au Blue Note new-yorkais, en trio avec Ron Carter et Grady Tate, Michel Legrand n'avait plus écrit pour un big band jazzy depuis 1964, et un hommage à Richard Rodgers inspiré par Quincy Jones. C'est donc avec intérêt que l'on découvre ce grand orchestre français (Denis Leloup, François Théberge, Hervé Meschinet, les frères Belmondo ...) qu'il a mis sur pied afin de réenregistrer des thèmes inoubliables (Je ne pourrai jamais vivre sans toi, les Moulins de mon coeur ...) ou inédits (le Petit Journal et Fast Food), prétextes à de brillants arrangements que ne renieraient pas les Stan Kenton et autres Bob Florence, et qui servent ici de tremplins à des chorus de haute voltige placés sous le (double) signe de l'exigence et de la vélocité.

«J'ai vraiment découvert le jazz après la guer