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Libération

No Smoking, underground.

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Autre invité: le gang agité des Kusturica père et fils.
publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Ils appellent ça le «unza unza». «La musique la plus importante depuis le reggae», affirment en choeur Emir Kusturica et Nenod Jankovic, alias Dr Nelle Karajlic, respectivement guitariste dramaturge et chanteur charismatique de No Smoking (en VO: Zabranjeno Pusenje), gang aussi agitateur qu'agité, dont l'intitulé a été choisi «parce qu'en Yougoslavie il a une consonance assez laide et qu'il fait référence à tout ce qui était interdit à une époque».

Le fils d'Emir. Kusturica et Dr Nelle se connaissent depuis belle lurette, puisque le premier a fait partie de l'orchestre en 1986, en tant que bassiste («Ça lui paraissait plus facile que la guitare», ironise Nelle), alors que le second a composé la BO de Chat noir chat blanc, dernier film du cinéaste doublement palmé or à Cannes (pour Papa est en voyage d'affaires et Underground). Autre lien entre les deux apôtres «unza-unzistes», la présence, depuis 1994, de Stribor Kusturica, fils d'Emir, derrière la batterie de No Smoking. «Je suis fier de jouer avec lui, assure ainsi son géniteur, même si nous passons pas mal de temps à nous chamailler.» C'est d'ailleurs Stribor qui a avancé le terme «unza unza» afin de définir cette fusion de toutes les musiques balkaniques constituant désormais l'ordinaire de No Smoking, naguère concurrent d'Elvis J. Kurtevic and his Meteors, autre élément référentiel du rock yougoslave: «La rivalité entre les deux groupes ressemblait un peu à celle des Beatles et des Stones, du PSG et de l