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Libération
Critique

Saïan Supa Crew De l'autre côté du rap

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HIP-HOP. Les hétéroclites Parisiens de Saïan Supa Crew aux Transmusicales de Rennes.
publié le 3 décembre 1999 à 1h59

Samedi, les Transmusicales de Rennes mettront à l'affiche ce que le rap français a actuellement de plus divertissant et frais. Originaires de la banlieue parisienne, Leeroy Kesiah, Specta, Vicelow, Feniksy, Sly the Mic Buddah et Samuel manient l'autodérision et le beat boxing (art de reproduire les sons avec la bouche). Leurs six voix rodées aux techniques du hip-hop (rap, toast, chant et beat boxing donc) s'entremêlent en polyphonie. Dans le texte, c'est leur distance et leurs métaphores qui séduisent; ils appellent ça le «système de la double claque». En répétition pour le concert de Rennes, ils reprennent leurs fautes de français, avec un ton pédant pour dire: «la maîtrise de la langue est une arme absolue», puis balancent des vannes ­ leur nom, Saïan Supa Crew, vient d'ailleurs du manga Dragon Ball.

Retour aux sources. Issus de trois groupes (OFX, Explicit Samouraï, Simple Spirit), les Saïan se sont connus via DJ Fun, aujourd'hui un de leurs deux producteurs, qui tenait un studio métro Stalingrad à Paris. «Il proposait des maquettes pour 70 F l'heure avec un ingénieur du son. Lors d'un freestyle, quelque chose s'est passé entre nous.» Chez eux, pas de frontières musicales. Samuel a été bercé par le chanteur jamaïcain, Garnett Silk et trainé dans les sound systems avec Leeroy, adepte des rappers new-yorkais de Das Efx. Vicelow, la voix de basse, ne renie pas le zouk de ses origines, tout en vénérant NTM et I AM. Feniksi le Nigérian dit avoir été «choqué» p