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Libération
Critique

La marque Eddy

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Le rockeur promeut ses «Nouvelles Aventures». En tournée.
publié le 25 janvier 2000 à 21h43

Quand il tombe, le rideau estampillé du sigle la Marque jaune, refonte aux initiales EM, découvre une architecture librement inspirée de la bande dessinée d'Edgar P. Jacobs. Conçu par l'architecte de Johnny Hallyday au Stade de France 1998, le décor s'inscrit au coeur d'un concept décliné sur disque (les Nouvelles Aventures d'Eddy Mitchell), affiches et avant-programmes. Trente-deux ans après que Jean Giraud illustrait l'album 7 Colts pour Schmoll, l'alibi culturel glisse vers la promotion orchestrée avec Dargaud. Ce mois-ci, l'éditeur promeut la Machination Voronov de Blake et Mortimer. Après l'hommage à Norman Rockwell (Mr. Eddy, 1996), la démarche se justifie pourtant chez Eddy Mitchell, entre références à deux dollars et dix-sept années de Dernière Séance télévisuelle.

Chignon banane. Propulsé par un élévateur au-dessus du foyer, le chanteur descend un escalier circulaire. Sous la direction de l'autre ex-Chaussette noire Michel Gaucher, les neuf musiciens, encadrés par quatre imposantes colonnes, jouent les dernières mesures d'un instrumental rhythm'n'blues. Chignon banane, costume sombre et bottes mexicaines, le voilà qui foule, quelques jours avant Bercy et une tournée de sept mois, la scène du Zénith de Caen. Sous les salves d'applaudissement, il se plante en gros matou au centre du podium. C'est parti pour deux heures.

Premier titre, J'ai des goûts simples. Visiblement peu convaincu par cet aveu issu des Nouvelles Aventures, l'auditoire masque sa joie.