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Libération

L'accordéon est sorti de l'Horner

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Tête de gondole du salon Musicora, le piano à bretelles confirme son retour en grâce.
publié le 28 avril 2000 à 23h46

C'est la revanche d'Yvette Horner, sommée naguère par Antoine de jeter son accordéon par-dessus les moulins pour jouer de la clarinette. Balayé par la vague pop, le «piano à bretelles» semblait voué à la ringardisation absolue. Trente ans plus tard, non seulement Yvette n'a pas désarmé, mais l'instrument connaît un furieux retour de flamme. Au point de servir de locomotive au Salon de la musique qui s'ouvre samedi à La Villette, où les 100 000 visiteurs attendus ne sont pas précisément des nostalgiques de la valse musette. Jusqu'au 2 mai, ils y trouveront toutes les gammes de «boîtes à frisson», avec concerts à gogo. Et bien sûr Yvette.

Relancé par «Rocamadour». L'accordéon est accoutumé des paradoxes. Né à la fin du XIXe siècle, il a d'abord fait tourner les robes à crinoline de la haute bourgeoisie viennoise, avant de régner sur la rue et de faire tourner les coeurs du populo. Les curés l'appelaient «l'instrument du diable» parce qu'avec lui les couples s'enlaçaient. Après avoir squatté le folklore de toute la vieille Europe, il semblait promis à la fossilisation régionaliste dans les bals franchouillards. Mais, depuis le début des années 80, on ne compte plus les groupes qui l'ont sorti du placard, dans un courant néoréaliste mâtiné de musiques du monde ou de rock alternatif. Bien sûr, les Brel, Gréco, Barbara, Nougaro, Higelin, Renaud avaient préparé le terrain avec