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Libération
Interview

Macy impératrice

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L'étoile funky montante Macy Gray déboule samedi aux Eurockéennes.
publié le 8 juillet 2000 à 2h56

Macy Gray en concert samedi aux Eurockéennes de Belfort La rencontre avec Macy Gray fut ajournée plusieurs fois. La funky diva novice a pour habitude de jouer les filles de l'air et, pendant que le staff Sony revoyait défiler mentalement à l'automne dernier les millions dépensés pour lancer un album qui peinait à décoller, il arrivait à la jeune femme de passer par l'entrée de service d'un quelconque palace londonien et de planter pour la journée les envoyés spéciaux de la presse européenne. On ne compte plus les comptes rendus de ces rendez-vous manqués qui vous tricotent une légende. Macy bulle dans son bain. Macy dort. Macy a disparu. Macy ne veut pas parler. Mais si, elle vous recevra cinq minutes dans un taxi.

Sur ces entrefaites, la funky mama (30 ans, 3 enfants) du Middle West donne d'impressionnants concerts où elle étale avec faste sa passion pour Prince, Sly Stone, le sexe, la soie et la fourrure... Son album On How Life Is commence à se vendre par millions. On est donc surpris d'apprendre qu'elle reçoit dans un hôtel des bords de Seine à la mi-juin, et qu'elle le fait sans manière. En jean et T-shirt, boudeuse mais sans plus, impressionnante (1,83 m) et mal à l'aise, parlant de cette voix, entre Marge Simpson et Billie Holiday sous hélium, qui faisait dire à sa soeur : "Toi chanteuse ? Es-tu folle ? Ta voix est trop bizarre."

Contrairement à nombre de vocalistes de la nouvelle génération soul, vous n'avez pas grandi dans la tradition de la musique noire américaine, chorale à l'église, culte de Marvin Gaye, etc.

Je ne me destinais pas particulièrement à être chanteuse. J'ai grandi à Canton, dans l'Ohio, une ville de 100 000 habitants, à l'écart de tout