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Libération
Critique

Nawfel dissipe Marciac

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Le virtuose de 15 ans partage la vedette du festival avec Lucky Peterson et Dr. John.
publié le 10 août 2000 à 3h19

Finalement, il est assez réconfortant de noter que le premier sujet de polémique du 23e Festival de jazz de Marciac, qui, jusqu'à présent, tendait à faire l'unanimité, aura été un gamin de 15 ans, fou de musiques en tous genres (ce qui n'est donc pas hélas! une généralité) et dont la principale préoccupation sur (et hors) scène consiste à s'amuser.

Nawfel, ce n'est sûrement pas du jazz, auront ainsi protesté quelques intégristes outrés. Ce n'est même pas du blues, aura surenchéri une poignée de spécialistes ulcérés. C'est possible. Ce n'est pas non plus du musette, du sirtaki, du kasatchok ni du tamouré. Nawfel Hermi fils d'Ali, le prodige soissonnais, c'est tout simplement l'avenir. Un sale gosse, dépourvu du moindre préjugé en matière de langage musical, qui consacre tout son temps libre à écouter des milliers de CD. Une sorte de buvard humanoïde absorbant le moindre riff, le chorus le plus complexe, qui passe à portée de son oreille de «surdoué».

Johnny Hallyday (qui ne fricote pas trop non plus avec le ternaire) ne s'y est d'ailleurs pas trompé qui, après avoir invité le moutard à participer à son grand raout gratuit du Champs-de-Mars (Nawfel a pris naturellement un solo trampoline sur «toute la musiiiiqueuh-que-j'aimeuh»), lui a offert trois premières parties à l'Olympia, les 23, 24 et 25 août prochain.

Ian Gillian, «vociférateur» britannique bien connu des amateurs de proto-heavy, fait, lui, des pieds et des mains pour obtenir la présence du virtuose au générique de son p