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Libération
Critique

Jazz in Marciac. Les divagations de Nina Simone

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La chanteuse a donné une prestation à la Vince Taylor, version fin de parcours.
publié le 11 août 2000 à 3h21

Depuis cinq jours qu'on la savait dans les parages, les rumeurs allaient bon train. Viendra, viendra pas? Chantera, chantera pas? Et chacun de se fendre de sa petite anecdote, d'évoquer un souvenir plus ou moins proche: les Trois Mailletz déserts à l'époque où, tricarde aux USA, elle s'y produisait avec son trio; l'Olympia debout, trépignant de bonheur; le New Morning bondé et déconfit attendant en vain qu'elle se manifeste; sans oublier bien sûr cette soirée surréaliste du palais des Glaces où, une fois de plus défaillante, elle fut remplacée au pied levé par... Jesse Garon, le karatéka du rock revival.

Ces dernières heures, en outre, quelques indices donnaient à penser que Nina Simone ne possédait plus toute sa raison. Elle avait d'abord réclamé un hôtel cinq étoiles, puis un hélicoptère, puis une Cadillac, puis une limousine, puis la propre chambre de Wynton Marsalis. Patients, les cadres marciacais avaient subi ses suppliques sans broncher, avant de lui attribuer d'office une bonne vieille Mercedes mieux adaptée à la route sinueuse menant jusqu'à Auch, où elle résidait avec sa troupe de mastards à l'élégance tapageuse et aux fonctions (amis proches, sujets soumis, gardes du corps...) non définies.

Tension. La conférence de presse qu'elle avait tenue au château de Pallanne, lundi midi, juste avant d'être intronisée Mousquetaire d'Armagnac (comme Marsalis, Dee Dee Bridgewater, le roi de Suède ou Gérard Houiller) par le capitaine Aymeri de Montesquiou, dernie