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CHANSON

Maurane : les artistes ont «comme potentiel de rendre les gens heureux»

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Son cinquième album, «Toi du monde», tente une incursion dans les musiques du monde.
Maurane en concert à Paris à l'Olympia en 1997. (PHOTO AFP THOMAS COEX)
publié le 22 août 2000 à 3h36

La chanteuse Maurane a été retrouvée morte le 7 mai au soir à son domicile de Bruxelles à l'âge de 57 ans. Elle avait répondu aux questions de Libération en août 2000.

A bientôt 40 ans, Maurane amorce un virage. Au confluent des influences jazz, blues et brésiliennes qui ont fait son succès depuis une dizaine d'années, l'ancienne serveuse automate de Starmania agrémente sa chanson de musiques du monde. De l'Afrique à l'Asie en passant par l'Amérique latine, son nouvel album Toi du monde propose un voyage s'appuyant sur le concept aussi flou qu'ambitieux de world music. Un état de reconstruction provoqué par la mort de son père il y a un an.

Pour moitié, les textes ont été écrits par Maurane. Parmi les signatures «invitées», deux surprises: Francis Cabrel avec Qui à part nous, un faux poème aux vraies allures de fond de tiroir, et Brigitte Fontaine avec Barbares attraits. De la Reine Brigitte, la chanteuse a privilégié la suavité quand l'interprétation requérait le capiteux: «Sauvage le diamant/Liqueur douce la perle/Emeraude chantant/Onyx en oeil de merle.»

Là-dessus, une surcharge orchestrale se fait sentir, aussi balourde que les figures de style (Toi du monde, Pour les âmes, pour les hommes, Avoir à Anvers un endroit), débauche de moyens quelque peu inutile puisque l'émotion passe seulement dans le dépouillement de certains titres, la Chanson de la pluie, I