On a déjà beaucoup parlé de Triptyk, dernier spectacle du Théâtre équestre Zingaro, créé à Amsterdam et dévoilé en France lors du dernier Festival d'Avignon. Mais c'est incontestablement ce week-end à Villepinte, où le spectacle était donné pour trois représentations exceptionnelles avant l'installation à Aubervilliers qu'il devait faire événement. Le lieu, d'abord, immense Parc des expositions dans la banlieue nord de Paris, éclairé de phares, tel un aéroport désert autour de 21 heures. Et surtout la rencontre de Bartabas, chaman nomade vivant pour les chevaux, et Boulez, chef haute définition planétaire. Le choc de la culture et de la raison, autant que celui de deux époques, deux cultures.
A l'intérieur de l'architecture de métal et de verre, le chemin qui mène au sanctuaire de toile a la souplesse de la terre battue, les couleurs chamarrées de tapis d'orient. Les roulottes séparées de meules de foin, se détachent dans la fumée d'encens. L'atmosphère est électrique quand l'Orchestre de Paris prend place au-dessus de la piste. L'effet de rectangle panoramique sur disque parfait, installe le spectateur dans la dimension dualiste et cosmique du programme.
Choc. Boulez n'aime pas les chevaux plus que les hippopotames, a-t-il déclaré en substance, interrogé sur l'enjeu de la rencontre. Le grand analytique n'allait pas jouer la carte d'un pathos qu'il a toujours tenu à distance. Mais celui qui fête ses 75 ans n'allait pas refuser d'ajouter ce spectacle à la l