«Imaginez, vous marchez dans la rue et vous voyez un titre, à la une des journaux: «Dialoguer mène-t-il à plus de guerre?» Telle est la question que les événements suscitent en moi, et elle est effrayante, déprimante. Parce que cette idée de négociation, nous voulons y croire. J'ai toujours aimé le sens du théâtre d'Arafat. Comment il entre dans une pièce, comment il se conduit. Il a la présence des hommes de petite taille... Là, on dirait qu'il est coincé par plus dur que lui. Il est important qu'il garde le contrôle. Même chose pour Barak
La paix à quel prix? Ça me fait penser à Izetbegovic (président de la Bosnie-Herzégovine, ndlr) qui me parlait à Sarajevo de «paix brutale». Il avait le coeur brisé. Peut-être qu'Arafat a besoin de faire du bruit pour impressionner l'adversaire, de taper sur des casseroles comme à Derry. Peut-être qu'il a besoin d'un peu de théâtre. Et Barak aussi. Quelle est la part de théâtre dans ce qui se passe en ce moment? Qu'est-ce qui est contrôlé, qu'est-ce qui est spontané?
Comment soigner la haine? Il n'y a pas de remède politique à ce genre de haine. En tant que musicien, je crois que, parfois, la culture est un moyen de trouver un terrain d'entente. On est loin de la culture cette semaine. Je sais que ça a l'air d'une folie en ce moment, mais je me demande si à l'avenir, on ne pourrait pas monter un «festival Abraham», le patriarche commun aux Arabes et aux juifs. J'en ai entendu parler la semaine dernière à Londres par un rabbin et un représen