Monsieur Noix de coco, El Senor Coconut, est un original mais pas un rigolo. Uwe Schmidt est d'une autre stature que le Mike Flowers Pops qui s'est fait un peu d'argent il y a trois ans avec une version pour ascenseur du Wonderwall d'Oasis, avant de se discréditer en concert aux Transmusicales. S'il sort aujourd'hui de l'underground avec un album composé uniquement de reprises de Kraftwerk en mérengué, samba et cha-cha, il a déjà produit près de vingt-cinq albums (pratiquement introuvables) sous des pseudonymes aussi amusants qu'Atom Heart, Eric Satin ou Lassigue Benthaus. Des disques sortis en très peu d'exemplaires, certains même uniquement disponibles en cassettes, typiques de cette micro-économie de la galaxie expérimentalo-techno allemande.
Perversion. Avant l'album El Baile Aleman, il s'était fait (un peu) remarquer en passant à la moulinette synthétique quelques classiques de la pop «organique» (Jealous Guy, Ashes To Ashes...). Aujourd'hui, ce natif de Francfort qui vit à Santiago du Chili, fait faire le chemin inverse à la musique du groupe machinique de Düsseldorf. Tout le sel de cet exercice de mise en abyme de la musique électronique tient en ce que El Baile Aleman n'a pas été enregistré avec des musiciens, mais à partir d'échantillons samplés dans sa discothèque latino. Vendredi soir aux Transmusicales, ce fan d'Antonio Machin (artiste cubain des années 50 à qui il a dédicacé plusieurs de ses disques) ajoutait un degré de perversion supplémentaire