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Libération
Critique

Michel Delpech se remplume

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Chanson. Trois concerts distincts sur trois scènes.
publié le 11 décembre 2000 à 7h48

Comment effacer une période de l'existence à quoi tout vous ramène ? Ce dilemme, Michel Delpech y est confronté à chaque concert, sortie de compilation ou réenregistrement «best of» économe (J'étais un ange actuellement, chez Trema), lorsque reviennent à la surface les succès qui ont façonné son personnage de chanteur populaire. Rien n'y fait. Celui qui tentait en 1993 de laisser comme une peau morte son passé dans l'autobiographie l'Homme qui avait construit sa maison sur le sable, restera associé aux années Pompidou. Tant qu'un répertoire neuf n'aura pas vraiment recouvert ces plages : Pour un flirt, Wight is wight, le Loir-et-Cher, Quand j'étais chanteur... une kyrielle de standards sur lesquels s'écrivait l'histoire télévisuelle des Carpentier.

Bonne tête. Révélé trois ans avant Julien Clerc avec le flash-back sentimental Chez Laurette (1965), Michel Delpech impose en 1968 (Inventaire 66) sa bonne tête «minet» et son puissant grain de voix au paysage de la variété yéyé-rock. Mais, contrairement au Dorian Gray guadeloupéen, le garçon de Courbevoie n'a pas su opérer les renouvellements nécessaires pour glisser d'une génération à l'autre avec l'aisance du patineur.

Dès sa percée, dans une période où les auteurs se reconvertissent à l'effervescence yéyé (Aznavour écrit alors pour Sylvie Vartan et Johnny Hallyday), Delpech s'affirme comme son propre parolier. Or, à mesure que la gloire grandit, son traitement réaliste supportera difficilement les collisions ave