Ami des adverbes, des dentistes et de l'humour policé, David Jones, alias Bowie, sévit en monstre protéiforme du rock depuis maintenant trois décennies. Dans ce film français, Christian Fevret, des Inrockuptibles, a réalisé un entretien avec le papa de Ziggy un garçon vraiment pas comme les autres agrémenté de maintes archives britanniques ou américaines, souvent inédites. Un portrait qui fait la part belle aux années 70 et aux shows des Spiders from Mars. Le reste de sa carrière sera plus furtivement traité à dater de Let's Dance, qui sortira réellement Bowie de l'avant-garde et en fera l'ami des boums du samedi. Dommage que le docu glisse sur les collaborations avec Lou Reed ou Iggy Pop, qu'il a ressuscité, et esquive rapidos ses expériences théâtrales (Elephant Man en 1980) ou cinématographiques (Furyo, Absolute Beginners et son thème superbe). Quant à l'épisode simili-hard-rock monté avec Tin Machine où Bowie n'était qu'un intervenant parmi d'autres, il est passé à la trappe. C'est que, à vouloir toujours être en avance d'une mode, Bowie n'a pas toujours eu la main heureuse. Comme il l'explique dès 1974, il absorbe tout ce qui l'entoure pour le fondre en musique. Ça marche plus ou moins bien, mais il essaie. Question look, on appréciera ses coupes de cheveux à géométrie variable et un scopitone de Space Oddity en 1969, qui le voit concurrencer le mime Marceau question barbouillages. Après tout, comme Gainsbourg, Bowie s'est aussi voulu peintre, même si, lucide, il av
Critique
Le caméléon Bowie
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publié le 30 décembre 2000 à 8h38
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