Il enfourche son scooter, garé devant le théâtre dans les cris et les flashes, signe un ou deux autographes. Dix minutes plus tôt, Gérard Depardieu répondait aux questions de Libération.
Qui est Jean-Paul Scarpitta pour vous?
Un ami qui a été dans la merde. C'est un personnage qui est élégant de l'âme. On ne peut pas toujours juger les gens, c'est quelqu'un qui ne m'a jamais déçu. Pas facile de faire ce Stravinski-là. Je sors du tournage d'Obélix et je me retrouve devant une salle comble. J'aime les chanteurs et les musiciens, ici chacun est à sa place. Je sais que Jean-Paul connaît la musique, pour moi, la mise en scène est bonne si je suis ému. J'ai vu des mises en scène à Glyndebourne dans des décors froids, alors que l'opéra est le lieu même où l'on peut véritablement exprimer la tragédie, puisque les chanteurs sont toujours dans l'exagération. Les acteurs devraient s'inspirer de cela, eux qui souvent donnent le sentiment de jouer à vide.
En dehors de L'Histoire du Soldat, de Stravinski, avec Scarpitta il y a quatre ans, aviez-vous eu d'autres expériences de théâtre musical?
Oui, Abraham ou le Sacrifice d'Isaac, monté par Claude Régy au début des années 70, avec les Percussions de Strasbourg. Il y a eu aussi Lily Passion avec Barbara. J'aime bien la naïveté et la démesure de l'opéra, ça donne envie d'être dans un théâtre avec des musiciens, des choristes, quarante danseurs, c'est une aventure à tenter un poète, comme dirait Rostand. Je trouve que dans OEdipe et Perséphone, il y a des choses si mélodiques...
Jean-Paul, sa vie, son paraître, ce qu'il a vécu, ce qu'il fait, je trouve cela non seulement équilibré mais brillant. Il est proche de tout le