Cinquième As ne parvient pas à retrouver l'osmose de Prose combat, album où régnait un véritable équilibre entre les textes de Solaar et les musiques de Jimmy Jay et de Pigale Boom Bass. «La première fois que j'ai écouté Bouge de là, se souvient Philippe Ascoli, jeune directeur artistique qui a signé en 1990 ce rappeur qui faisait "sonner le français comme personne", j'ai pris Solaar pour quelqu'un d'autre. Tout le posse 501 était là. Lui se tenait au fond de la pièce, en retrait. Il était comme sa musique. Jimmy Jay et son entourage semblaient beaucoup plus impliqués.»
«Une bande de jeunes». L'équipe musicale des deux premiers albums se constitue le jour de l'enregistrement de Bouge de là, en 1990. Philippe Zdar est ingénieur du son, Hubert Blanc-Francard, alias Boom Bass, est assistant du directeur artistique, Jimmy Jay et son cousin, Jean-François Delfour, signent la musique, Melaaz est aux choeurs. Bouge de là est le tube de l'été 91, Qui sème le vent récolte le tempo s'enregistre dans la foulée, pour sortir en fin d'année. Avec le succès, Solaar, «ce lunaire qui a les pieds sur terre», cherche à comprendre ce qui l'entoure. En février 1993, il rencontre plusieurs consultants, dont Daniel Margules. Après un premier album certifié platine (300 000 ventes), son nouveau manager redéfinit le contrat avec la maison de disques Polydor et s'occupe de ceux des membres de la galaxie Solaar, «cette bande de jeunes qui se fendaient la gueule et où chacun avait trouv