Evidemment, ça doit faire bizarre d'avoir un gars planté dans le salon devant son micro et ses vidéos, braillant «touteu la musiqueu queu j'aimeu» en travaillant la rock'n roll attitude. On dit bien travailler, puisque c'est le deuxième boulot de Denis Lemen, ouvrier à l'arsenal de Cherbourg la semaine, Johnny Hallyday le week-end. Enfin, Johnny Rock. Puisque c'est son nom de scène, bien connu des fans de Johnny le vrai. Un personnage aussi sur la scène du rock français, qui a réussi ce formidable paradoxe d'imiter Hallyday (sans lui arriver à la santiag, il faut bien le dire) tout en restant Denis Lemen et en ayant un vrai fan-club comme une vraie star. Les fans, on les découvre devant la salle des fêtes de Montargis, là où Johnny Rock donne un de ses quatre-vingts concerts annuels «J'ai pas les moyens d'aller voir le vrai Johnny, alors je vais voir Johnny Rock», incarnation accessible de leur dieu Hallyday. A en pleurer d'émotion, comme dans un concert du vrai Johnny devant son public de gens plus que modestes qui ne vivent que par lui, dont les enfants s'appellent Laura, Sylvie, David ou Johnny. Rappelons que c'est un documentaire de Mireille Dumas, qui s'y entend à faire pleurer dans les chaumières, mais, à sa décharge, le sujet s'y prête, en particulier cette pauvre Gaëlle en larmes dans les bras de Johnny Rock «C'est mon dieu.» Elle vient de Béthune et, à chaque fois qu'elle le voit, «elle pleure», dit sa mère, qui s'est tapé six heures de route. Si certains veulen
Critique
Johnny Rock et ses fans
Article réservé aux abonnés
par Emmanuèle Peyret
publié le 17 février 2001 à 22h59
Dans la même rubrique