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Libération
Critique

Fans de Johnny à cor et à cri

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publié le 13 octobre 2001 à 1h15

Paroles de fans: «On va pas à l'église, on va à Bercy; Johnny c'est ma religion.» «On n'aime pas Johnny comme ça par hasard, il faut avoir été blessé, avoir vécu la même chose», dit le boulanger qui a été adopté et chante Sang pour sang, la chanson dédiée à David, en faisant des gâteaux à l'effigie de son «beau soleil». D'ailleurs, si certains se sont bornés à appeler leur chat Johnny, lui a donné le nom de l'idole à son fils. Il y a aussi Mado, 80 ans, décédée aujourd'hui, qui a suivi Johnny toute sa vie ou presque, «un peu comme son fils», dit son fils à elle, tombé dedans aussi et qui n'a pas fait d'études parce qu'il a suivi l'ange blond. Et les collectionneurs, ceux qui ont attrapé «le» peigne ou un bout de serviette.

L'écueil de ce genre de documentaires, c'est de faire passer les «fans de» pour des frappadingues hystériques; celui-ci, tourné par William Karel, ne tombe pas dedans. On peut juste lui reprocher un côté un peu fourre-tout ­ le rapport des intelllos avec Johnny (Philippe Labro et Françoise Giroud en interview), l'histoire avec Nathalie Baye, le suivi des tournées, Johnny en concert, Johnny en interview ­ qui noie un peu le propos. Portrait de Johnny ou portrait des fans? Au fond, un peu les deux, puisque inextricablement liés, par définition. Sans bouleverser le genre de l'exercice, le documentaire montre bien ces vies fondues dans celle de Johnny, l'amour indestructible porté à l'idole, voire les vies de famille qui s'en ressentent, comme cette épouse de f