Menu
Libération
Interview

Les avancées de Dominique A.

Article réservé aux abonnés
Rencontre autour d'«Auguri», album composite et inspiré.
publié le 16 octobre 2001 à 1h16

Mine de rien, cela va déjà faire dix ans que Dominique A sillonne, hante, balise, occupe, il lus tre, notre petit paysage sonore. Avec ses pleins et ses déliés, ses hauts et ses bas, le garçon a fait son trou, au fond duquel plus d'un s'est blotti: découvreur malgré lui d'une manière de postrock français, chanson de peu primitivement logée dans la Fossette, halo souffreteux et album «culte» à pochette et contours flous. Puis, Dominique A s'est émancipé. Un coup, il a même frôlé la reconnaissance populaire (la scie Twenty Two Bar, cochantée avec Françoiz Breut, compagne d'alors et future mère de son fils, Youri). A l'étape suivante, il préfère décapiter le format «minimaliste» qui l'a consacré: l'album Remué, en dépit d'une implacable transcription scénique, est un échec commercial quasi planifié ­ les compositions n'offrant aucune prise à l'auditeur lambda.

Entretemps, Dominique A aura fait école (Orly, Mendelson, Katerine, Betsch qui reprend la Folie des hommes sur son nouvel album...), comme multiplié les angles de tir, homme de l'ombre frayant souvent sur scène ou en studio, au côté d'une théorie de collègues (Oslo Telescopic, Mobiil, Yann Tiersen...). C'est qu'en réalité, celui qu'on crut un farouche partisan de l'isolationnisme excelle aussi à se fondre dans la masse...

Jusqu'à ce mardi, où il reprend la main avec Auguri, cinquième album de haute tenue qui dit bien l'étendue de ses compétences actuelles: chant en progrès constant; reliefs contrastés ­ du térébrant Pour la