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Libération
Critique

Miossec se mouille

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publié le 23 octobre 2001 à 1h21

Un changement physique frappe d'abord. C'est une barbe que Miossec taille mal depuis quelques semaines, détail semble-t-il apparu pour déranger «quelqu'un». Sous cette pilosité grisonnante, un sourire malicieux laisse deviner les défis idiots que se lancent encore les couples dans l'éloignement. Un bob vissé sur le crâne alors qu'il pleut des cordes sur Paris, le Niçois d'adoption présente, dans un café proche de sa maison de disques, les signes d'une personne en totale transhumance. Au-delà des interprétations qui relèvent de la vie privée, cette légère métamorphose se pose comme celle de la récente évolution musicale du chanteur au moment où sort Brûle, son quatrième album.

Surgi en 1995 avec un registre à vif, l'ancien rocker breton attire d'abord l'attention avec ses guitares acoustiques, dont l'impétuosité n'est soutenue par aucune batterie. Ce dépouillement et cette rudesse vont bien à la déjante éthylique du personnage. Acclamé sur scène par un public qui voit plus dans ses vannes à rebrousse-poil les élans généreux d'un timide, Miossec devient rapidement l'un des nouveaux espoirs du marché phonographique. Ses trois premiers albums atteignent vite le seuil du disque d'or.

Rupture. Liés sous forme de triptyque, Boire, Baiser et A prendre sont nés de la collaboration étroite entre un auteur et un compositeur. Le départ de Guillaume Jouan (parti former les Acrobates) marque aujourd'hui la fin d'un cycle, d'un apprentissage. «