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Libération
Interview

Jean-Louis Brossard «A l'instinct, aux coups de coeur»

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Jean-Louis Brossard, responsable de la programmation:
publié le 28 novembre 2001 à 1h46

Depuis le départ de leur complice Hervé Bordier en 1996, Béatrice Macé, qui tient les cordons de la bourse, et Jean-Louis Brossard, le directeur artistique éternellement surexcité, président seuls aux destinées des Rencontres transmusicales, dont la vingt-troisième saison débute ce soir à Rennes. Une édition sous le signe de la découverte et d'une santé financière aux soubresauts dignes des plus inquiétantes montagnes russes...

Depuis plus de vingt ans, les Transmusicales ont toujours pris le parti de la découverte, mais la programmation de ces dernières années, qui évite les têtes d'affiche, semble plus radicale...

Béatrice Macé. Ce ne sont pas les Trans qui changent, mais le monde autour. Nous avons toujours pensé le spectacle vivant comme un artisanat, alors que la société le conçoit de manière de plus en plus industrielle. Avec des modèles copiés et déclinés à l'infini quand ils se sont bien vendus. La plupart des artistes qui nous ont séduits ces dernières années sont en marge de ce système économique. Ils sont de moins en moins nombreux à être produits par les grosses multinationales du disque.

Jean-Louis Brossard. Si radicalisation il y a, elle n'est pas de notre fait. Je construis ma programmation comme je l'ai toujours fait, à l'instinct, aux coups de coeur. Sans volonté délibérée de puiser plus qu'hier dans ce qu'on appelle l'underground. Mais c'est vrai que j'ai tendance à aller là où les autres ne vont pas.

Quel est votre parti pris actuel?

B.M. J'espère que les Trans sont un îlot de résistance dans une société de plus en plus uniformisée. Le système est trop monolithique; il propose un format et basta. On voit bien que le public ne s'en