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Libération
Critique

Freres de sons

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Gautier et Renaud Capuçon croisent leurs archets au festival de Saint-Denis.
publié le 14 juin 2002 à 23h57

Il est près de 14 heures, à Paris. Gautier Capuçon arrive de Vienne, où il a enregistré, avec le Mahler Chamber Orchestra et Daniel Harding, les Concertos pour violoncelle et orchestre de Haydn, à paraître dans quelques mois chez Virgin Classics. Son frère Renaud, qui vient de publier une gravure de référence du Concerto pour violon et orchestre de Dutilleux, qu'il donnait encore à Pleyel il y a quelques jours, a déjà commencé à se raconter. Mais Gautier embraye, tout en avalant un pavé-frites : «moi aussi j'ai toujours baigné dans la musique, enfin, plutôt dans les sons grinçants de mon frère... J'ai commencé par le violon, mais au bout d'un mois ça ne m'a pas plu.

Renaud : trop dur, n'est-ce pas ?

Gautier : non, j'ai vite réalisé que j'étais meilleur que toi, et comme je ne voulais pas te faire de l'ombre, j'ai accepté le violoncelle que les parents m'ont mis entre les mains.

Renaud : il est vrai que tu avais le physique qui correspondait.

Gautier : tu veux dire que j'étais gros ?»

Succès à l'étranger. Avec des carrières qui décollent, les frères Capuçon ne peuvent plus guère consacrer que 20 % de leur temps à jouer ensemble. L'Italie, l'Espagne, la Suisse, l'Allemagne, le Japon les ont déjà adoptés. En France, où l'on aime bien ­ ils s'accordent à le dire ­ «comparer, opposer, diviser», ils n'ont pas l'aura médiatique que leur jeunesse, leur charme et leurs qualités musicales devraient suffire