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Ziggy, bonne étoile de Bowie.

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Ken Scott, le producteur de «Ziggy Stardust», raconte la métamorphose du chanteur. Trois décennies plus tard, l'album qui enterra les années 60 reste une référence.
publié le 10 août 2002 à 0h38

Ken Scott joint les mains quand il évoque la production de l'album de David Bowie, The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, en novembre 1971 : «A un moment, du sang s'est mis à couler des paumes de Bowie», raconte le producteur. Avant d'éclater de rire sous sa moustache poivre et sel : «Ce serait une belle histoire, non ?» A la hauteur du halo pailleté qui entoure ce disque séminal de l'histoire du rock. Trente ans après la sortie de l'album qui a propulsé Bowie au rang de superstar en enterrant les années 60, entre la fin de l'ère des Beatles et le mouvement punk, Ken Scott n'a que des mots sobres : «Ziggy Stardust, c'est l'histoire de cinq gars qui s'appliquent pendant deux semaines en studio», assure ce natif de Londres de 55 ans (comme Bowie) dans un café en banlieue de Los Angeles, sa terre d'adoption depuis la fin des années 70, avant de poursuivre : «Ils partent du principe que leur disque durera six mois, sans se douter qu'on en parlera encore trois décennies plus tard.»

Plus rock'n'roll. A l'automne 1971, Ken Scott connaît déjà bien David Bowie. Jeune prodige embauché à 16 ans aux studios Abbey Road où il participe à l'album blanc des Beatles, Scott passe au studio indépendant Trident, toujours à Londres, pour travailler comme ingénieur du son sur deux albums de «Dave» : Space Oddity en 1969 et The Man Who Sold the World l'année suivante. Coproducteur de Hunky Dory en 1971, il aime travailler avec cet artiste agréable, qui sait