Excepté pour son service militaire en Allemagne et à l'occasion de quelques concerts au Canada en 1956, Elvis Presley n'a pas quitté les Etats-Unis de son vivant. C'est le monde qui est venu à lui. Et notamment, à Las Vegas, entre 1970 et 1976, où ses jump suits flamboyants drainaient des charters d'Europe ou du Japon. Après sa mort, le 16 août 1977, ce phénomène de transhumance s'est amplifié. Et plus encore depuis 1982 et l'ouverture au public de Graceland, sa propriété de Memphis, qui draine chaque année 700 000 visiteurs. Cette année, pour le vingt-cinquième anniversaire de sa mort, entre 75 000 et 100 000 personnes sont attendues dans cette ville qui compte d'ordinaire 650 000 habitants.
Depuis une semaine, ce peuple d'Elvis a envahi la capitale du Tennessee. Un peuple bigarré et diversifié que brûle une passion commune pour un chanteur devenu un mythe. Il y a ceux qui viennent chercher le «Pelvis» provocateur des années 50 ; d'autres, le showman des années 70. Certains aiment tout chez lui, y compris les années 60 d'Hollywood où Elvis acteur remplissait les caisses des studios mais oubliait sa création musicale. Dans cette multitude se trouvent ceux qui l'ont vu sur scène et qui le racontent à l'infini aux moins chanceux, nés après sa mort. On croise les sosies caricaturaux, méprisés silencieusement par les «intégristes» et raillés sous cape par la majorité des fans. Ce sont des Américains pour qui Elvis est la 52e étoile du drapeau, des Anglais, des Japonais, des Brési