Ennio Morricone est à Paris. Lui, qui ne quitte jamais sa demeure romaine, se lève généralement à cinq heures, et compose tous les jours depuis cinquante ans. La raison est de taille. A 74 ans, le maestro a décidé de s'offrir une tournée avec choeur et orchestre, qu'il dirige lui-même. Une tournée attendue : deux dates toujours au Palais des congrès viennent d'être ajoutées en 2003, pour répondre à la demande. Le programme, loin d'être prétexte à dévoiler son oeuvre «classique» méconnue, passe en revue ses grands thèmes, fameux Il était une fois dans l'Ouest, Le Bon, la Brute et le Truand, Sacco et Vanzetti ou à peine moins Mission, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, La classe ouvrière va au paradis, ou la Bataille d'Alger. Un choix subjectif sur lequel il s'explique.
Vous avez composé plus de 400 bandes originales. Est-ce à dire que vous considérez celles choisies pour ce concert comme les meilleures ?
Non. Des thèmes comme la Moitié d'un homme de Vittorio de Seta, ou d'autres composés pour des films d'Elio Petri qui n'ont pas eu de succès, me tiennent également à coeur.
Vous composez depuis l'âge de 6 ans. Qu'est-ce qui a déclenché ce processus ?
J'ai réalisé à 13 ans, en jetant à la poubelle tous ces brouillons de jeunesse, que j'avais été très influencé par les musiques de chasse, et par un thème de Weber. Tout le reste, c'est du travail. Après avoir appris le solfège avec mon père, j'ai étudié la trompette au conservatoire de Santa Cecilia, mais également la composition, l'orchestration et l'orgue. Luciano Sallce m'a alors appelé pour son premier film, Il Federale, sur la Seconde Guerre mondiale. Puis j'ai composé pour le cinéma, le théâtre, la télévision...
Etes-vous fan d'autres musiciens de cinéma ? Et y a-t-il un secret, des règles, pour composer une musique de film ?
J